[W40K] Bataille pour Elyrian VII: Epilogue

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Hertzeil
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[W40K] Bataille pour Elyrian VII: Epilogue

Message par Hertzeil »

Une lueur blanche et une boule de feu sur un infini bleu. Voilà tout ce qui restait d’une prodigieuse force impériale et d’un monde sanctifié, chargés d’amener la lumière de l’Empereur dans la noirceur de la vaste galaxie.
Le page tenait un lourd vélin en direction de son maître, l’austère capitaine de la troisième compagnie des Imperial Fists. Ce dernier parcourut obliquement le document, couvert de runes anguleuses, chargées de mysticisme. La journée fut rude pour les fils de l’Empereur, mais aucun répit n’était en vue pour les survivants. Lui faisant signe de ranger l’épais parchemin, le capitaine sorti de ses quartiers pour remonter sur la passerelle de commandement.
Le Storm of Wrath est une barge de bataille frappée aux couleurs des Imperial Fists, ornée du poing de Dorn. Le vénérable bâtiment de guerre servait de base avancée, repli stratégique et lieu de vie pour le capitaine Lysander et sa centaine de frères de bataille, placés sous ses ordres depuis son retour du monde de Maldorax. Son commandement avait suscité l’indignation au sein de l’illustre chapitre, mais son statut d’ancien premier capitaine prévalu sur le reste. Et ainsi, la troisième compagnie avait fait route jusqu’au système Elyrian afin d’accomplir une énième mission de maintien de l’ordre dans un secteur en proie à la dévastation et l’occupation par les xénos, et ce avant d’aller rallier le front de la Crimson Crusade, menée en direction du cœur de l’Empire Ork de Charadon par les Crimson Fists. Mais cette mission, annoncée comme de routine, avait rapidement tourné au pugilat généralisé quand de nombreux xénos d’horizons différents avaient convergé sur ce monde sanctuaire. Les cloisons qu’il parcourut étaient couvertes de parchemins, de sceaux de pureté et de glyphes du Mechanicum. Le chemin allait être long pour rendre compte au maître d’un des chapitres les plus renommés issus du patrimoine de Rogal Dorn : Pedro Kantor.
En arrivant sur le passerelle, les automates scribes l’assaillirent de tous les cotés, chargés de blocs de tablettes et autres documents de toute forme. Le frère sergent en charge de son escouade de commandement, un guerrier fiable et réservé, vint le rejoindre, l’air grave.
« Capitaine. Les rapports d’évaluation des pertes sont arrivés, et… Il ne me revient pas de les juger, mais ils ne semblent pas porteur de grands espoirs.
- L’espoir est le premier pas vers la faiblesse. Les fils du Loup s’en relèveront. Les pertes de la Garde totalement anecdotique. Je porterai plutôt mon regard vers l’Inquisition, et la réaction des seigneurs de Terra à l’annonce de la perte de tant de bâtiments de guerre…
- D’après les rapports récents, les Loups ont été emportés avec leurs deux bâtiments de guerre dépêchés sur place. Une corvette aurait réussit un saut warp, mais aucune nouvelle d’Ulrik le Tueur ne nous est parvenu jusqu’à présent. Il n’y a nulle trace de l’Inquisition non plus, ainsi que des troupes régulières Eldars. Seuls les pillards Eldars ont l’air d’avoir fuit assez rapidement pour échapper à l’annihilation.
- Leur temps viendra. Et du coté de la Garde ?
- Difficile à chiffrer, les renforts commençaient à affluer suite aux demandes de renforts. On estime les pertes à 3 régiments de blindés et une dizaine de régiments d’infanterie, sans compter les chaînes logistiques. On n’a pu nommer que 5 croiseurs, et les rapports mentionnent la disparition d’une quinzaine de corvettes. Nous ne savons pas si le bâtiment de la Legio Titanicus fait partie des pertes.
- Kantor ne goûtera que très moyennement ces nouvelles. Les fronts s’effritent, les hommes commencent à manquer tandis que les dangers se multiplient.
- Capitaine, avec tout le respect que je vous dois, devrions nous vraiment maintenir nos efforts dans cette vaine campagne ? Il nous en a coûté beaucoup et cela va continuer…
- Il suffit, sergent. J’ai des ordres, et je compte bien les accomplir.
- Bien, capitaine.
- Retournez à votre poste, et merci pour ce rapport. »
Le sergent grisonnant fit volte face et se pencha sur une console de contrôle. Lysander avança dans la pièce, contemplant la flottille accompagnant son vaisseau de guerre.

Quelques heures de vol dans l’espace plus tard, l’astropathe débuta la préparation du saut dans le warp. Et c’est à ce moment que des glyphes d’alerte fleurirent sur les écrans de contrôle : une trentaine de contacts ennemis surgirent devant la flotte impériale. Appelant le branle bas de combat, le marine s’approcha d’un préposé aux omniscopes et tâcha d’identifier la nature de ces agresseurs, mais le contact visuel suffit : de sombres croissants d’or et de bleu…
Ils firent mine de fondre sur une corvette avant se virer en plein sur le vaisseau amiral. Trois des chasseurs nécron parvinrent à s’approcher suffisamment des baies pour passer sous les défenses du bâtiment. L’ordre de garnir cette baie de défenseurs fut lancer et le capitaine alla lui même diriger l’interception de ces intrus.

En passant dans les couloirs en sens inverse, l’atmosphère avait changé du tout au tout : des coursives calmes et paisible, il y régnait une ferveur et une rage contenue envers ces invités indésirables. Les armures jaune lustrées convergèrent au même point.
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Sa réaction provoqua une hésitation chez son capitaine. Karl n’avait pas pour habitude de bouder les décorations, mais cette promotion avait un goût différent de ses galons d’adjudant puis de sergent. Lieutenant… Tout un peloton sous ses ordres. Plus de cinquante canons prêts à dévaster tout ce qu’il pourrait pointer du doigt. Cela l’effrayait. Mais en même temps, cette grisante sensation de pouvoir… Cette promotion avait un goût amère : les récentes pertes du régiment allaient logiquement faire monter en grade les meilleurs éléments survivants. Mais se voir confier une section en pleine crise tyranide sous la menace d'un Exterminatus n'était pas franchement la situation rêvée pour se voir confier une telle responsabilité. Mais il l'accepta. Après tout, il était un serviteur de l'Empereur : il ne pouvait rien lui arriver, se sortir indemne d'une boucherie sans nom contre les Eldars et survivre trois jours dans des rues remplies de Tyranides surexcités était forcément un signe. Il prit les galons que le capitaine lui tendait, les boutonna à son treillis et repris sa marche vers la sortie du checkpoint.
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« Commissaire Volust ? Le rapport des chasseurs est formel : aucune trace du Radical Justice Extremis. De fortes zones de radiation, sans plus »
L’homme se tenant à coté de l’opérateur radio marmonna un remerciement qui tenait plus du borborygme qu’autre chose. Malgré sa veste à épaulettes et son képi flanqué de l’aquila, il ne correspondait que peu à l’image habituel des commissaires impériaux, secs et impitoyables. Le commissaire Volust était plutôt le contraire : nonchalant et bedonnant, émoussé par des années de discipline à bord de la corvette. Mais sa formation prenait toujours le pas quand il s’agissait de l’Inquisition : un navire de guerre aussi imposant et puissant ne pouvait disparaître dans un grand nuage de fumée et de lumière. C’était bon pour les magiciens de rue, mais un peu vulgaire de la part d’un Ordo. Et cette absence de débris… Non. L’Inquisition n’a pas voulu se justifier des récentes opérations et a pris la tangente. Point. Tout le monde avait vu le bâtiment inquisitorial exploser, il devait y avoir des débris. Au autre chose de plus sombre.
D’un hochement de tête, Volust valida le rapport et l’opérateur radio transmit son rapport au Storm of Wrath. Mais une petite enquête s’imposait.
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Il voyait son sang couler lentement sur le sol aux dalles millénaires, la vie le quittant. Le grand prophète accepta ce fait avec bonheur, estimant qu’il ne pouvait en être autrement.
Le chef de la meute d’aberrations à moitié humaine à moitié bestiale s’était précipité sur lui en hurlant avant de faire pleuvoir sur lui une rafale de coups de griffes énergétiques. Le Space Wolf se tenait au dessus de lui, l’air triomphant, hurlant dans l’air froid de la plaine. Autour de lui, ses guerriers finissait de pulvériser les lignes eldars, leur cavalerie enfonçant tout sur son passage. L'hiver arrivait, commençant à recouvrir de blanc le portail, cette merveilleuse relique… Les flocons tourbillonnaient autour du massif Space Marine, sa cape en peau de loup claquant au vent. Le portail était désormais perdu, ses espoirs de rédemption par la même occasion. Bientôt, le fourbe Haemacolyte allait reprendre les rennes de l’ost eldar pour attaquer avec sauvagerie l’humanité dans un ultime assaut stupide et insensé. La stupidité contre l’ignorance… Quelle honte. Au loin, le Jeune Roi qu'il avait réveillé à grands frais n’arrivait pas à faire face aux tirs combinés des tanks humains et fut démembré sous la puissance des tirs. Glorieux jour pour ces crétins.
Mais tout ceci ne lui importait plus, il se contentait de serrer dans ses doigts sa pierre esprit, appelant de toute son âme la mort physique.
Et à ce moment, comme si le Space Wolf lisait dans ses pensées, il posa sa griffe énergétique sur la poitrine du général eldar, un sourire mauvais sur les lèvres et transperça d’un geste vif la main et la pierre esprit. Avant même que Kolamir ne puisse émettre le moindre son, toute lumière disparut…
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« Inquisiteur ? Pardonnez moi de vous interrompre pendant votre réunion stratégique, mais de multiples contacts sur les auspex sont apparu. Ils viendraient de la surface et aucun décollage n’a été enregistré dans les astroports que nous tenons encore. Dois-je transmettre votre ordre de leur donner la chasse ?
- Laissez. Les défenses anti chasseurs s’occuperont de les repousser. Vous pouvez disposer. »
La salle était sombre, parée de tentures rouges et noires. A l’extrémité de la salle, l’Inquisiteur n’était dominé que par l’imposant symbole doré de l’Inquisition qui ornait le dossier de son fauteuil. Une lourdeur dans l’air rendait la situation encore plus inconfortable. L’ordonnance prit congé très rapidement, laissant ses maîtres dessiner l’avenir.
Mais très vite, alors qu’il remontait le couloir vers ses quartiers, il perçut les détonations des batteries de défense anti-aérienne. Des soldats en livrée rouge et noire commencèrent à saturer tout les couloirs, arme à la main. Gênant plus le passage qu’autre chose, le commis se replia dans une alcôve. Il remarqua alors une porte au fond de cette dernière, qu’il passa.
Une massive pièce d’artillerie remplissait la salle tandis que des servants d’arme s’activaient sous ses yeux. Les étuis usagés encombraient le sol et une forte odeur de cordite mêlée de sueur saturait l’air. Ne voulant pas déranger la concentration des artilleurs, l’ordonnance se mis dans un coin de la pièce, observant les écrans de contrôle et les ordinateurs de visée avec fascination.
Même s’il n’était pas expert dans le domaine, il pensait pouvoir affirmer sans trop se risquer que les nombreux points sur l’auspex correspondaient aux fragiles mais rapides chasseurs et corvettes eldar. Son maître avait été missionné pour évaluer la menace qu’ils représentaient et les échecs répétés des équipes de la Deathwatch, non content de couvrir de honte son maître, étaient sans nul doute à l’origine des mines soucieuses qu’il avait pu observer dans la salle de réunion stratégique.
Il y avait quelque chose d’hypnotique à observer ces artilleurs : leurs gestes mécaniques, la cadence rapide et linéaire des tirs, l’odeur entêtante, le bruit. Ces déflagrations tonnaient plus qu’aucun canon de la Garde Impériale. Et cela continuait, continuait… pendant ce lui semblait être une éternité.
Mais une sirène stridente l’arracha à sa contemplation. Accompagnée qu’une lueur rouge sur le coté de la porte. Une alarme qui n’était guère de bon augure au sein d’un bâtiment de guerre : une tentative d’abordage.
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Sa petite section était prise au piège dans l’intersection de deux blocs. Le lieutenant contempla les options possible, puis entraîna ses hommes derrière lui en direction de la ruelle la plus encombrée. Les tas de gravats et les épaves de voitures nuisaient à la visibilité, mais offrait un couvert bienvenu.
Les terribles insectes, les grouillants de l’espace comme les appelaient ses hommes, pouvaient surgir de n’importe quel endroit de la ville. Déjà, un lictor avait traîné deux de ses soldats dans les égouts, mais le pire semblait à venir… Après la chute de la force Deathwatch lancée contre la ruche qui tenait l’endroit, les forces impériales n’avaient de cesse de reculer, perdant bloc par bloc, escouade par escouade.
Le ciel, noir de suie, ne leur offrait que le strict minimum de lumière. Tout juste assez pour viser droit à cinq mètres, guère plus. Les pulsations du plasma dans l’arme de son spécialiste fournissait plus d’éclairage que le soleil en plein jour. Ou peut être faisait-il nuit ? Le lieutenant avait perdu toute notion du temps, a force de chercher à sortir ses hommes de ce guêpier aux allures de boucherie à ciel ouvert.
Au loin, les canonnades de l’artillerie retentissait, à chaque fois avec moins d’intensité que le précédent tir. La retraite générale avait été sonnée, mais peu d’éléments parvenaient à se désengager de ce bourbier.
Continuant d’observer le ciel à la recherche des affreuses gargouilles insectoïdes, l'officier nota quelque chose d’inhabituel : il avait déjà vu cette scène lors d’une précédente campagne. Une bataille semblait faire rage en orbite. Et d’un coup, une lueur blanche qui emplit le ciel…
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L’Archon Amast Haemacolyte jubilait intérieurement. Ses éclaireurs rapportaient la mort du grand prophète : la voie était libre. Il lança une série d’ordres rapides et s’en fut en direction de son transport personnel. Afin de donner une leçon à ses « alliés », il allait commander une force combinée contre le vaisseau amiral des fanatiques humains. Il avait eut vent de leurs projets de pulvériser la planète avec un bombardement orbital. C’était la promesse de sublimes souffrances, mais les reliques de la planète méritaient d’être pillées dans les règles de l’art. Aussi, il fallait sauver la planète. Il dirigea ses forces en direction de la flottille humaine en orbite en comptant déchaîner un feu suffisamment nourri pour les pulvériser. Au pire, il comptait sur les guerriers esprits nouvellement acquis pour prendre d’assaut les bâtiments ennemis. Joie, douleur et souffrance au menu. Enfin.
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Arrivé dans la baie, le capitaine Lysander n’observa que deux chasseurs nécrons écrasés au sol. Puis, il remarqua un petit groupe sur le coté de l’épave la plus lointaine. Pistolet bolter en main, il s’approcha, pour voir six silhouettes mécaniques : cinq ersatz de gardes du corps, portant épée et bouclier, ainsi qu’un sixième robot, avançant droit vers le capitaine. Il était vécu avec beaucoup plus de soin et d’ornement que ses gardes. Le capitaine identifia un seigneur nécron flanqué de sa garde liche. Leur posture dénotait une certaine nonchalance -bien qu’une telle chose sembla déplacée venant de robots- mais Lysander ne sut les reconnaître. C’est son frère sergent qui vint lui apporter la réponse, sifflant le nom du seigneur nécron entre ses dents serrées : Trazyn.
« Bien le bonjour ! Lança le seigneur robot. Je suis navré pour cette arrivée plutôt fracassante, mais il me fallait vous rencontrer au plus tôt, seigneur Lysander. »
Malgré ses croassements métalliques, ce fut sa parfaite maîtrise du haut gothique qui frappa de stupeur le Space Marine. Et le fait qu’il connaissait son nom, dans un second temps.
« Que veux-tu, machine sans âme ? Non, oublies ça, je ne veux pas savoir. »
Et d’un geste de la main, il invita ses frères à ouvrir le feu sur les intrus, les rejoignant en faisant rugir le pistolet bolter logé dans sa main. Néanmoins, les gardes liches avaient formé un bouclier assez efficace pour que leur seigneur s’en sorte indemne. Lysander lâcha un léger grognement avant d’aligner un nouveau tir de bolter. Tout à coup, Trazyn frappa le sol de son bâton et le monde devient blanc.
En reprenant conscience de son environnement, le capitaine sentit une odeur d’ozone, avant de voir la lame d’une épée de néant pointée sur sa gorge, ses frères à la merci des autres gardes liches.
« Allons, capitaine, est-ce ainsi que l’Empereur vous a appris à recevoir vos hôtes pour les tractations diplomatiques ? Soyez un bon garçon et revenez à la raison. »
Sur ces mots, et sans accorder un regard au Space Marine, il partit dans les coursives de la barge, suivi de près par sa garde.
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Deux mots. Deux petits mots, mais s’ils ne voulaient pas franchir ses lèvres. La tête lui tournait, et il regardait un à un ses hommes, désespérés. Voilà une menace que toute son expérience ne pourrait lui permettre d’esquiver. Pas d’échappatoire, pas d’issue possible.
Plusieurs termagaunts les menaçaient de leurs fusils gluants, mais ils semblaient hésiter… Le zoanthrope qui menait cette masse d’insectes semblait avoir sentit la détresse du sergent. Ça ne se peut pas, ces xénos ne peuvent me comprendre ! Se disait-il. Mais les faits étaient là : le monde semblait figé, les armes s’étaient tues, car tout le monde regardaient avec un mélange de curiosité et d’appréhension ce qui ressemblait à une étoile qui grossissait au dessus de leur tête. Et bientôt, il n’y eut pas une seule, mais une multitude de petite étoile qui tombaient vers la surface de la planète. Le soldat qui portait la radio de l’escouade, un pauvre gamin des rues tout juste assez vieux pour le service, lui tendait le combiné, l’expression de la terreur primaire gravée sur ses traits juvéniles.
L’Ordre avait été donné, visiblement.
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L’activité sur le pont du Radical Justice Extremis était frénétique. Les alarmes donnaient de la voie et des lumières tandis que l’équipage courait dans tout les sens. L’amiral Hythran distribuait ses ordres avec parcimonie mais vigueur : il y avait décidément beaucoup trop de choses à faire en même temps. A peine les premiers contacts hostiles venant de la surface apparu sur les auspex qu’une missive venait de l’Inquisiteur, ordonnant le bombardement orbital de la planète. Et maintenant, un abordage ! Les équipes de fusiliers étaient lancées sur tous les ponts visés par les petits vaisseaux eldars, tandis que les batteries principales étaient chargées. Les ordres de l’inquisiteur était précis, nommant par leur numéro de stock les munitions à tirer sur la surface de la planète. Et chose intrigante aux yeux de l’officier commandant : ces numéros ne figuraient pas à l’inventaire de l’arsenal. L’Inquisition aurait-elle fait changer l’approvisionnement sans l’avoir prévenu ? Même si ce n’était pas vraiment étonnant de la part de l’Inquisition, il ne manquerait pas de le faire remonter dans son rapport.
Les premiers obus étaient tirés sur la planète quand les rapports des équipes de sécurité arrivèrent. Avec, bien entendu, de mauvaises nouvelles : des escouades d’élite ennemies taillaient leur chemin à travers les gardes impériaux en direction de la proue, leurs points d’entrée étaient beaucoup plus loin de la poupe et de la plate-forme de commandement qu’il ne l’avait prévu. Ces rapports parlaient de massives armures sans visage, équipées de haches et de boucliers. L’amiral envoya un message à destination de l’inquisiteur de mobiliser ses Space Marines pour repousser les eldars. L’officier en charge du contrôle des dommages vint vers lui pour rapporter diverses informations : quelques ponts éventrés, plusieurs lignes d’énergie étaient coupées mais ne gênait pas le bombardement. En revanche, la dépressurisation ralentissait les gardes impériaux. C’est alors qu’un son se fit entendre, sans faire grand plaisir à l’officier supérieur : un craquement suivi d’une longue plainte d’un acier tordu plus que de raison. Plusieurs lumières rouges luisent sur un écran, provoquant l’affolement de l’officier de contrôle : une brèche structurelle venait être provoquée depuis l’un des ponts sous contrôle eldar, provoqué probablement par un explosif exotique. Mais les rapports de défense rapportaient qu’ils progressaient toujours vers les salles de batteries principales. L’amiral prit alors l’initiative d’appeler directement l’officier Astartes en charge de l’équipe de Deathwatch la plus proche. Un échange rapide eut lieu, et les puissants guerriers marchèrent vers les ponts avant. La situation se dégradait rapidement. Et puis le pire arriva : une brèche dans un pont arrière fut rapporté, très proche des réacteurs d’énergie. Et dans le rapport, le sous officier insistait sur la présence d’un gigantesque xéno luisant de flammes qui éventre les parois à coup d’épée en direction des générateurs d’énergie. Les canonnades des batteries principales tapaient sur les nerfs de l’officier tant la cadence était soutenue, frénétique même. Ce n’était pas là l’œuvre de ses propres artilleurs, tirant à un rythme plus posée mais à la visée plus sure. Mais ceci n’importait plus vraiment. L’amiral repris le combiné pour rappeler l’officier Deathwatch. Les priorités avaient changées…
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* *
« Non ! Hors de question ! »
Lysander semblait trembler de rage intérieurement. Les mots du nécron l’avait mis hors de lui, malgré son contrôle affiché. Empoignant la table qui le séparait du robot, le marine semblait être prêt à se jeter sur lui à n’importe quel moment.
La salle que Trazyn avait choisie était une petite cellule, meublée chichement : un lit sommaire le long du mur, une table et quelques chaises au entre.
« Capitaine, écoutez avec attention ce que je vais vous dire, car je n’aime pas perdre mon temps. Je vous ai offert, à vous et votre organisation de fanatiques religieux la tête du vénérable capitaine Braask. Un brave serviteur, même s’il n’en avait pas conscience. Vous savez, vos amis en armure blanche et bleue ? »
Le nécron ne tira du capitaine qu’un souffle rauque. La simple mention d’un traître millénaire le révulsait. Savoir qu’il servait les intérêts d’un xéno lui inspira un dégoût plus grand encore : traître à son sang, traître à son faux dieu démoniaque, traître à sa race. Pactiser avec des xénos !
« Bien. Ça m’a fait beaucoup de peine de vous le livrer, une si belle relique d’un temps aussi ancien… Quelle perte ! Mais bon, j’ai mis en lieu sûr certains exemplaires pour mes archives, donc tout n’est pas perdu. Cependant, je m’attendais à un peu plus de reconnaissance. Vous m’en voyez déçu.
- Vous vous attendiez à des remerciements pour nous avoir livré un renégat ?
- Pas que. Il me semble que mes efforts dans votre petite guerre avec les Eldars vous ont aidé. Et pourtant, au plus bas de leur moral, vous les avez laisser vous porter un coup… Désastreux. Combien d’exemplaires avez vous perdu?
- Arrêtez de considérer mes hommes ainsi ! Tonna Lysander en tapant sur la table sur plat de la main. Et cette guerre n’est pas mienne. Vous vous dites instruit et vous ne comprenez rien… Peu étonnant, venant d’une boite de conserve !
- Cessez. Si je suis venu, ce n’est pas pour récolter les lauriers mais vous proposer un marché. Vous briguez l’espace d’Archadon. Je me propose à vous y aider, moyennant quelques mondes.
- Jamais. Je ne pactiserai jamais avec les ennemis de l’Imperium !
- Vous, peut être. Mais il est des alliances qui ont vu le jour un peu partout, quand l’intérêt général primait sur votre aveuglement doctrinaire. Cependant, il est vrai que nous ne parlons qu’en notre nom, nous n’engageons pas nos semblables. Transmettez simplement au chef de guerre de cette Crimson Crusade que je suis prêt à coopérer moyennement contreparties. »
Le Marine pointa son pistolet droit sur la tête de Trazyn et lui arracha le crâne d’un seul bolt. Mais une fois la fumée dissipée, il n’y avait qu’un « cadavre » de garde liche, Trazyn se tenant un peu plus loin de la table.
« Cessez de chasser des fantômes. Vous avez passé beaucoup trop de temps parmi eux. Et surtout, transmettez mes amitiés à votre chef, le seigneur Kantor. »
Hochant la tête, il sembla à Lysander qu’un sourire malicieux passa sur la mâchoire figée du nécron. Il contourna tranquillement la table tandis que le corps du garde liche se redressait en fixant la tête arrachée sur ses épaules. Le groupe des 5 nécrons passa devant le capitaine et sortirent de la salle en direction de la baie d’amarrage.
Mais ils ne purent remonter le couloir que de quelques mètres avant de se faire faucher par les tirs de deux frères devastators équipés de leurs bolters lourds. Les massifs projectiles traversèrent le couloir et les pulvérisèrent, ne laissant que des débris aux sols. Le capitaine Lysander contempla les restes des robots, constatant la présence de 6 gardes liches, mais aucune trace de Trazyn.
*
* *
Lorsque le signal vidéo coupa, aucune des deux silhouettes devant l’écran ne cilla. Par impossibilité technique pour l’une, un manque conséquent d’émotion pour l’autre. Ils gardèrent le silence pendant de longues secondes. Puis un croassement métallique brisa l’instant de calme.
« Au moins, les intentions sont claires. Et votre présence a été totalement occultée. Vous voilà pleinement satisfait, mon cher « allié » ? »
Malgré la voix robotique, on sentait le sarcasme dans ce dernier mot. Mais le colosse caparaçonné ne broncha pas. Une épaisse armure le recouvrait de la tête aux pieds, et de la visière de son casque se dégageait une fumerolle bleu-blanchâtre.
Un nouveau silence s’installa, un peu plus gêné. Plus tendu, aussi. Mais cette fois, ce fut au tour du guerrier de le briser. Et sa voix semblait faite de glace.
« Cessez. Ceci n’est qu’une coopération contrainte et de courte durée. Mais oui, vous m’avez été utile. Nous allons donc pouvoir tenir nos engagements : un appui dans vos machinations contre cette planète et un de vos… portails. Je ne peux encore vous nommer ceux qui répondront à l’appel, mais les puissances de la Ruine se tiendront non loin de vos combats, car vos ennemis sont nos ennemis. Mais rappelez vous que cela ne fait pas de vous un ami, loin de là.
-Bien entendu, cela va de soit. Soyez assuré que c’est réciproque. Mais le temps n’est pas encore venu d’affronter nos idées. Une longue route reste encore à parcourir. Les échantillons des hommes loups sont bien parvenu jusqu’à votre base ?
-Oui, tout comme les échantillons de tyranides. Quelques uns de vos guerriers auraient attisés l’intérêt de mes chercheurs, mais je présume que vous vous y opposerez…
- C’est à dire qu’ils risquent surtout de se relever de la table d’opération pour l’attaquer à vos « chercheurs ». Ceci dit, on pourra toujours convenir d’un entretien afin que nos chercheurs respectifs puissent s’entretenir.
- Nous verrons. Sur ce, je vais me retirer. De grands projets m’attendent.
- Faites donc, faites donc. »
Haussant les épaules, le massif Space Marine se détourna de l’écran et quitta la pièce, puis le vaisseau nécron. Il ne put se retenir de rire intérieurement de la stupidité du seigneur nécron. Mais qu’importe ! Ses mages étaient déjà à l’œuvre en torturant les quelques eldars capturés dans les dédales du portail, et les recherches sur la technologie nécron de téléportation avaient débutés sur une planète définitivement débarrassée de tout gêneur...
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